Nous sommes partis Roland et moi, le 1° mars. Nous avons été rejoints le 18 au matin par Christian et Svetlana Frater. Côté météo nous avons eu exceptionnellement très chaud en brousse (plus de 50° !) mais c’est l’Harmattan (vent chaud) qui nous a le plus déstabilisés par son apport de poussières fines et pénétrantes. Nous avons tous beaucoup toussé !
Le suivi du premier projet : Sinthiou Mbadane. 2007 à 2010
Pour mémoire, l’école se trouve dans la brousse près de Mbour. Nous avons constaté que s’il y a dix ans cette école était au centre de nulle part, de nombreuses habitations se sont créées et l’école est moins isolée. Nous avons donné le colis des correspondants français de l’école de St Jean La Bussière. L’accueil a été très correct et Monsieur TOURE a été enchanté, avec ses élèves, de découvrir en plus des belles peintures sur le thème de l’hiver en France, un jeu du type trivial poursuite posant des questions en mathématiques, français, anglais, histoire et géographie. Les sciences étaient aussi présentes. Bravo aux élèves de St Jean d’avoir construit un jeu pédagogique aussi complet qui mériterait une publication commerciale !
Le suivi du second projet : Village de Keur Sountou 2010 à 2017
Nous nous sommes rendus trois fois en brousse soit une bonne moitié de notre séjour. Sur notre route nous avons laissé le colis du Club Sénégal Solidarité du collège de Beaujeu au collège de Paoskoto.
En arrivant à Keur Sountou, nous avons apprécié de voir que nos partenaires avaient respecté le « donnant-donnant », crédo de Kauri.
Le mur, autour de l’espace santé LEA, est terminé. Il a été financé par la mairie de Porokhane par une subvention signée par le sous-préfet. Il reste les portails à poser, ils sont sur place. Les deux postes de santé sont maintenant bien protégés.
La maison de l’infirmier est en bonne voie de construction. Elle est réalisée par les villageois qui nous l’avaient promis.
Nous avons construit le local technique pour l’installation du solaire pour le second poste de santé. Les panneaux, déjà acquis en novembre, pourront être placés ensuite. Il sera important lors du prochain voyage de vérifier que leur puissance est assez importante.
La demande d’une ambulance est renouvelée. Nous y songeons fortement.
Le changement de trois batteries pour l’école nous a aussi occupé pendant une bonne journée : voyage à Kaolak pour aller les chercher, négocier le prix, les ramener, les installer.
Les différentes structures faites par Kauri sont entretenues très correctement.
Omar, un maître nommé depuis deux ans, a fait un jardin supplémentaire avec ses élèves.
Le poulailler est opérationnel. Lors du Magal (pèlerinage) de Porokhane, en ce mois de mars, tous les poulets ont été vendus.
Le local de recharge de téléphones fonctionne bien. Il sera nécessaire de faire une petite ouverture côté village pour que les gens ne traversent pas l’école pour la dépose de leur téléphone. Nous l’avons négociée avec le constructeur.
La boulangerie est fermée actuellement car le boulanger vient de se marier. Nous suggérons à Mary Thiaw de chercher parmi les anciens élèves de l’école, un élève qui serait intéressé par la boulangerie. L’idée reste sans réponse car il n’y a pas de lycée professionnel dans cette partie du Sénégal. Cependant, nous ne laissons pas tomber cette idée.
Le verger a poussé mais ne donnera pas de fruits cette année à l’exception des jujubiers qui ont eu une belle production. Si le mur d’enceinte avait été fait dès le début du projet, le verger, planté 4 fois serait productif !
Notre regret de n’avoir pas clôturé l’école dès le départ doit nous servir de leçon pour d’autres projets.
Nous remettons:
- de l’argent pour la cantine à Mary. Makha, l’infirmier reçoit aussi une enveloppe de Kauri ainsi que des médicaments, un lot conséquent de pansements et de ciseaux offerts par Martine Corgier et 4 paires de béquilles offertes par l’EHPAD de Bourgvilain. Merci à ces généreux donateurs
- Le colis des correspondants (école de Cublize) est remis à la classe de M.Ly. Les élèves ont reçu du matériel de peinture. Cette activité n’avait jamais eu lieu dans l’école. Les élèves ainsi que le maître ont très apprécié ce moment.
D’autres activités
Nous assistons au renouvellement du comité de santé présidé par le préfet. Nous insistons à nouveau sur le fait que les élèves scolarisés à Keur Sountou doivent avoir accès aux soins gratuitement.
Tous les élèves et maîtres reçoivent un cachet de déparasitage intestinal comme nous avons la coutume de le faire deux fois par an.
Nous organisons une brocante. Le prix des vêtements proposés est inférieur ou égal à 0.50 €. Nous récoltons 100 € que nous donnons pour la cantine.
Nous assistons à la remise des prix de l’école : Les trois meilleurs élèves de chaque classe sont primés. Kauri a offert des cartables, des cahiers et des stylos pour les élèves de l’élémentaire et a remis un dictionnaire de la part de l’école de Cublize au premier élève de CM2. Tous les élèves de maternelle ont reçu une barre chocolatée. Nos deux « protégés », Mbara et Kéba, reçoivent un cartable, sac à dos. Ils sont enchantés !
Puisque nous évoquons les résultats scolaires, nous constatons une meilleure réussite des élèves à l’entrée en 6° et au certificat de fin d’études. C’est pour KAURI une belle récompense ! Mais nous attendons encore plus !
KAURI reçoit à son tour un diplôme de reconnaissance.
L’école de Keur Sountou s’est organisée pour que les élèves participent à la vie de l’école. Il a été créé un gouvernement scolaire. Les élèves se répartissent différents ministères. C’est ainsi qu’il y a ceux qui s’occupent de l’arrosage du jardin, du nettoyage de la cour, du lever du drapeau, des poulets etc…
Nous avons constaté l’efficacité d’une telle organisation qui implique tous les élèves. L’école en est très salutairement bénéficiaire.
Cette mise en place de suivi nous a rassurés pour la pérennité de ce que nous avons fait pour cette école.
Nous sommes passés au Collège de Keur Sette Diakhou. Tout va bien. Les arbres poussent et les salles sont entretenues.
Pour l’école élémentaire de Keur Sette Diakhou, le directeur nous fait part de son inquiétude quant à la chute des effectifs. Dans ce village, il y a 4 daras (écoles coraniques) qui recrutent des enfants. Ces écoles qui étudient le Coran sont plus souples et permettent l’absentéisme des élèves donc recrutent beaucoup d’élèves qui ne vont plus à l’école publique.
Nous essayons de réfléchir à quelques solutions qui pourraient redynamiser la fréquentation scolaire. Nous ferons des propositions dans ce sens au bureau.
Au collège de Nioro du Rip, nous échangeons avec le principal qui est toujours très courtois. Nous regrettons que les échanges culturels se soient interrompus avec les collèges français. Nous participons à la kermesse complètement gérée par les élèves. Une très belle expérience de gestion et d’autonomie des élèves. Bravo au gouvernement scolaire de ce collège et à sa présidente !
Le principal et la présidente du gouvernement scolaire
Nous sommes accueillis à Nioro du Rip par les Inspecteurs que nous remercions pour leur diligence à octroyer un poste d’enseignant pour le nouveau projet à Keur Malobé.
Nous profitons d’être à Nioro du Rip pour aller voir la petite Maodou. Elle est handicapée moteur et nous lui avions prêté le fauteuil roulant de Kéba qui maintenant marche. Les progrès de la fillette sont minimes mais grâce au fauteuil roulant, elle n’est plus confinée dans sa courette et peut accéder au monde extérieur. Nous lui laissons la paire de béquille de Mbara pour l’aider à se lever.
Le nouveau projet : Ndienghene Keur Malobé
Présentation du nouveau village : C’est un village de brousse. Il nous faut une heure de piste pour le rejoindre au départ de Keur Sountou. Il y a quatre ethnies différentes : Peulhs, Socés, Bambaras et Wolof. Chacune d’entre elles habitent dans un quartier. La population est d’environ 3 500 hbts ( ?) mais c’est difficile d’obtenir un chiffre exact.
Le chef du village, Moussa DIENG, nous reçoit très courtoisement et nous accompagne dans la visite de chaque concession. Le village nous semble un peu plus riche que Keur Sountou. Les habitants vivent principalement de la récolte du mil, de l’arachide et du maïs.
L’Iman nous reçoit et nous découvrons qu’il a fabriqué une méthanerie qui lui permet d’avoir du gaz et donc de pouvoir cuisiner sur un petit réchaud.
La case de santé du village est obsolète. C’est pourquoi les 4 ethnies ont essayé d’en construire une autre qui est inachevée, faute de moyens financiers.
Des efforts aussi ont été faits pour accueillir les enseignants. La maison des enseignants est elle aussi en très mauvais état.
L’école : Elle accueille 236 élèves pour 4 maîtres (Un maître a été nommé en janvier suite aux démarches de Kauri). Jusqu’en janvier les classes accueillaient en moyenne 78 élèves par classe. Il y a autant de filles que de garçons.
Le nouveau maître a été affecté en CM1 ce qui a permis au CM2 d’avoir un effectif correct.
Il reste cependant une classe surchargée : celle du CI (Cours d’Initiation à la langue française) et le CP (apprentissage de lecture) où les élèves sont 4 par bureau. Nous espérons que les inspecteurs suivront notre demande d’affecter un enseignant dès que possible dans ce niveau.
La difficulté de cette école est qu’elle loin, et que les maîtres nommés n’y restent pas car il n’y a pas de logement décent. Elle comptait six classes à sa création en 1999. Les six locaux sont toujours existants.
Les sols des classes sont en terre battue et nous avons constaté que de nombreux enfants toussaient énormément.
Un élève a une maladie des yeux.
Le grand avantage, pour Kauri, dans cette école est que la mairie de Porokhane l’a déjà clôturée.
Lors de notre visite en Novembre, nous avions demandé aux enseignants de faire un jardin puisqu’il y a de l’eau à un robinet, offert par la municipalité. Nous avions laissé des semences données par Gamm Vert Monsols. Lors de notre arrivée nous avons trouvé un beau jardin, compte tenu du manque cruel d’eau depuis le mois de Novembre. Merci aux femmes qui viennent chaque matin arroser ainsi qu’aux élèves. Les légumes sont vendus au profit de l’école.
La réunion avec les femmes du village sur la place, leur permet de faire leurs doléances. Elles souhaitent être alphabétisées.
Elles ont un champ de plantes médicinales. Le grillage autour de cet espace n’a pas résisté au déplacement des zébus et leurs cultures ne se résument plus qu’à du laydour (séné ou cassia italica), plante laxative que les zébus n’aiment pas. Elles demandent donc le renouvellement de la clôture.
Sur ce dernier point, nous engageons une discussion sur le fait qu’il faut qu’elles confectionnent des objets que Kauri vendra en France pour leur rapporter l’argent qui financera tout ou partie de la clôture. C’est ainsi que nous reviendrons avec plus de 100 bracelets et une vingtaine de colliers en perles et quelques nappes.
Pour l’alphabétisation, nous n’avons pris aucun engagement
Comme convenu à l’AG de janvier, nous avons fait construire un bloc de 4 WC. Insa Coly, notre maître d’ouvrage au Sénégal, a suivi les travaux avec vigilance. Lors de notre dernière visite, les toilettes étaient presque achevées. Les jeunes du village ont creusé la fosse et les maçons ont terminé la construction. Les femmes étaient porteuses d’eau (parfois plus de 20 l sur la tête !)
Nous avons fait aussi un plan d’implantation des différentes constructions dans le terrain de l’école afin d’avoir une vision d’ensemble des bâtiments à réaliser.
Nous avons aussi défini par écrit les engagements de chacun dans le projet.
Ces deux points sont des plus par rapport au projet de Keur Sountou et permettent une meilleure évaluation.
Les enseignants se sont impliqués dans la correspondance scolaire très rapidement. Les échanges auront lieu avec l’école élémentaire de Beaujeu. Un beau colis des productions du village (arachide, mil, maïs, pain de singe) a été envoyé ainsi que des lettres. Une vidéo de chants sénégalais a été offerte aux élèves de Beaujeu.
A savoir Les élèves de CM1 et CM2 de Beaujeu et les élèves de 6° du Collège de la même ville se sont engagés à faire un cross le 6 juin pour la construction d’un bloc cantine dans l’école de Keur Malobé.
Le collège de Belleville et les élèves de CM2 de l’école Jean Macé courront le 11 Mai.
Venez nombreux nous aider à encadrer ces cross solidaires.
Les urgences actuelles à Keur Malobé :
Avoir un nouvel enseignant pour dégorger la classe de CI/ CP
Construire une maison des enseignants dans la cour de l’école afin de stabiliser l’équipe pour améliorer les résultats scolaires. L’utilisation de l’ancienne construction affectée aux enseignants est soumise au villageois.
Notre mission s’achève par une soirée dans notre location où tous les principaux acteurs sont invités. Nous rencontrons une troupe de Griots qui a fait une chanson sur les enfants et sur la réussite scolaire. Nous sommes conquis et demandons qu’elle appartienne à Kauri, ce qui devrait être fait sous peu.
Marie-Paule CHAINTREUIL
Je laisse la place à Christian Frater pour qu’il vous dise ses impressions
15 jours, c'est long pour qui attend de partir ... c'est court pour qui s'apprête à rentrer. Mais 15 jours, ça permet de voir, goûter, sentir, entendre, découvrir. Passé le moment d'émotion, il y a le choc des cultures (double pour nous du fait de la bi-nationalité de notre couple) mais aussi la reprise de contact avec un continent pauvre et ... ignoré ... ou utilisé, c'est selon.
Au cours de ce voyage, nous avons découvert un peuple souriant et ouvert mais très différent entre le monde urbanisé et la brousse, différence marquée dans l'intérêt de la rencontre et dans le contact.
Notre premier contact avec les actions de l'association a été avec l'école du premier projet, dans la "banlieue" de MBour. Un accueil relativement froid et intéressé qui nous a laissé une sensation assez désagréable. Sensation très vite gommée par notre deuxième visite : l'école de Keur Sountou. Un accueil sympathique dans une école fermée et propre avec son grand jardin (malheureusement bien pauvre en cette fin de saison). Bien entendu, pour ceux qui n'ont jamais eu la chance de visiter ces lieux, ça ne souffre aucune comparaison avec l'image que nous nous en faisons en Europe, mais c'est un site bien tenu, vivant et qui offre des conditions scolaires très correctes (je n'ai jamais vu d'école aussi bien au Burkina par exemple). Bien sur, il reste encore beaucoup à faire pour aider le village à se "développer", mais on sort clairement du contexte de l'association. Les dispensaires sont plaisants à visiter même s'il y reste, là encore, des choses à faire. Nous avons pu constater que le logement de l'infirmier était en cours de construction ... la suite leur appartient.
Notre arrivée à Keur Malobé nous a montré une autre facette de l'enseignement en brousse (beaucoup plus proche de celle que je connais au Burkina). A l'entrée dans la cours de l'école Sveta n'a pas pu retenir un "Que c'est triste ici !" spontané. Et c'est tout à fait ce que nous avons ressenti, malgré un mur d'enceinte tout propre et bien construit et un joli jardinet qui prend forme et produit déjà quelques légumes. Notre visite de l'école nous fait découvrir les conditions déplorables dans lesquelles se trouvent les enseignants, les moyens dont ils disposent et l'état des locaux. Toutefois le Directeur est très fier de nous montrer, après le jardin, l'ensemble des plantations réalisées (citronniers, jujubiers, anoniers, manguiers, ...). Les arbres sont très jeunes et encore fragiles, mais la cours d'école présentera des zones ombragées assez importantes (en plus d'une production fruitière intéressante). Nous découvrons aussi les sanitaires en cours de construction, c'est déjà bien avancé mais ce ne sera probablement pas terminé pour notre départ. Nous sommes rejoints par l'artisan qui vient livrer les portes (nous avions doublé la charrette sur la piste en venant). Il y a fort à faire dans cette école et il nous faudra statuer sur les priorités.
La visite du village nous a fait découvrir une richesse "culturelle" et, surtout, un sens de la solidarité qui nous a enthousiasmés. Une "coopérative", qui n'est autre qu'un grenier mutuel où chacun apporte, selon ses capacités si j'ai bien compris, des réserves tirées de ses productions qui seront redistribuées lors de la "soudure"; Un début de construction de case de santé qui reste en attente de moyens mais qui montre l'envie d'avancer; Toutes ces réalisations se font de manière communautaire, coopérative, en faisant fi des religions ou des appartenances ethniques (n'ont-ils pas des choses à nous apprendre ?). Nous découvrons même une installation de bio-méthanisation chez l'Imam du village, une autre façon d'accéder au progrès en toute intelligence (il lui reste, à mon sens, à partager l'idée, à aider d'autres réalisations). Nous n'avons pas eu la chance de rencontrer cet Imam, je suis sûr que nous aurions pu avoir un échange intéressant sur le sujet.
En somme, nous avons découvert un village très impliqué, voire en avance par rapport à d'autres, qui a effectivement besoin d'un coup de pouce pour aller plus loin. Je suis intimement convaincu que c'est le bon choix et que Kauri peut apporter beaucoup ... il y aura le retour.
De retour à Keur Sountou, nous participons à la fête de l'école, à la remise des prix aux élèves méritants et à un moment d'émotion intense ... les 10 ans de Kauri ainsi que la fin du projet. C'est l'occasion de voir une autre facette de la culture sénégalaise. Le temps, l'heure, l'horloge n'ont pas la même valeur que pour nous. Les minutes s'écoulent à un autre rythme et les heures n'arrivent pas au même moment ... décalage oblige ;-). Les discours s'enchainent, tantôt en wolof, tantôt en français, tantôt dans les deux langues mélangées. Les sénégalais ont de vrais talents d'orateurs ! Parfois ça prête à sourire, parfois ça fait réagir, voire bondir, selon les propose de l'orateur. Le risque d'interprétation ou d'incompréhension est permanent pour nous, il faut s'adapter. Il existe manifestement plusieurs langues françaises !
Nous revenons marqués par nos rencontres et conscients du travail à réaliser sur Keur Malobé mais persuadés que ce village saura mettre en œuvre l'énergie nécessaire à la bonne réalisation du projet. L'engagement de la communauté est réelle et palpable (les femmes du village ont su nous le démontrer au travers des objets réalisés pour financer la clôture de leur jardin), elle a une véritable volonté de réussir.
A titre plus personnel, nous retiendrons la richesse des échanges et des rapports humains que nous avons eus au travers de nos rencontres. Ce fût un voyage riche en émotions, comme chaque fois qu'on s'ouvre à une autre culture et qu'on accepte d'apprendre d'elle. Pour ma part, ce fût une autre découverte de l'Islam ... ou peut être plutôt d'un autre Islam.
On se reverra Inch Allah.
Christian FRATER
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