Au départ de Lyon nous étions trois : Ariane, Roland et Marie-Paule
Nous avions loué une grande maison puisque nous attendions Chloé et Céline qui arrivaient de Nantes et que, durant le séjour, Pascale, ex-gérante de la boutique du Col de Crie, nous a rejoints.
Nous sommes très vite partis dans notre brousse de Keur Sountou et Ndienghène Keur Malobé où les projets se poursuivent.
La première semaine a été consacrée à la distribution des colis des 11 classes françaises qui correspondent avec les écoles sénégalaises. Les lycéens, collégiens et écoliers sénégalais étaient enchantés du contenu des colis : lettres, petits cadeaux, savons, produits locaux, clefs USB et autres. Merci à vous, enseignants français qui avez beaucoup de créativités dans tout ce que nous exportons !
1 - A Nioro du Rip
Nous avons rencontré les pompiers à qui nous avons donné un mannequin pour l’entrainement des formations de premiers secours ainsi que des pulls. A l’hôpital, nous avons été très bien reçus et nos trois infirmières qui nous accompagnaient ont eu l’autorisation de pouvoir partager un travail au sein même de l’hôpital et du poste de santé de Keur Sountou. Nous avons laissé les lunettes ainsi que tous les médicaments sous ordonnance...
Nous avons aussi rencontré les inspecteurs et avons pu faire nos doléances en ce qui concerne la nomination d’un maître d’Arabe à Keur Sette Diakhou, d’un maître en maternelle à Keur Sountou et d’un maître supplémentaire à Keur Malobé.
Dans le cadre de l’éducation nationale sénégalaise, j’ai eu le plaisir d’animer bénévolement un stage de formation d’enseignants de préscolaire (maternelle) accompagnée par un collègue inspecteur. Ce temps fort m’a permis d’apprécier l’engagement des instituteurs pour ces classes qui sont confiées en majorité au privé et aussi de constater le manque de matériel basique. Cette formation sera reconduite en divers endroits lors de notre voyage en novembre.
Nous nous sommes rendus au collège de Nioro Sud où le principal, les enseignants et les élèves nous ont très bien accueillis.
Nous distribuons les béquilles offertes par Annick T, Marie-Jo A et la pharmacie Baudin
Depuis des années, nous connaissions l’existence de mégalithes dans la région de Nioro mais nous n’étions jamais allés les visiter. Par une belle matinée chaude et ensoleillée ce fut chose faite. Un superbe champ de mégalithes s’offrait à notre regard un peu surpris. Les explications de M. Ndiaye, principal du collège, ont été fort appréciées.
2 - A Keur Sountou (projet de 2010 à 2018)
Nous avons découvert les postes de santé Léa mieux entretenus.
Lors de notre première visite comme c’était la journée de la femme, il y avait une consultation gynécologique gratuite pour toutes les femmes. Le poste était empli ! Nous n’avons pas eu le temps de donner les médicaments et autres matériel
Nous y sommes retournés pour échanger avec la nouvelle infirmière et la sage-femme la semaine suivante. Nous leur avons expliqué le projet partagé de Kauri en insistant bien sur le fait que, la moitié de la somme des médicaments apportée par Kauri et vendu par le poste de santé, revient de droit à la cantine.
Deux bébés sont nés lors de notre passage
La CMU donne entière satisfaction aux parents d’élèves et la fréquentation scolaire s’améliore. Nous ferons un point plus concret lors de notre prochain voyage.
L’école :
Le nouveau directeur Alioune DIATTA, est une personne très ordonnée qui a bien saisi les objectifs de l’association. Il mène un travail rigoureux aidé par le gestionnaire de la cantine, M. Ly enseignant. Deux repas par semaine sont servis grâce aux comptes bien gérés par M.Ly.
Le poulailler tenu par M. Ly est parfait. Les poussins s’y développent bien.
On ne peut pas en dire autant pour le jardin. Omar Bessane, enseignant, en est responsable et il n’a pas encore été mis en culture.
La boulangerie attend toujours un ouvrier boulanger qui ne saurai tarder aux dire de tous. Patientons !
Il manque un enseignant en maternelle. Nous avons interpellé l’inspecteur, M THIAM, sur ce sujet.
Les batteries de l’éclairage solaire sont très fatiguées et ne stockent plus d’électricité. Nous décidons de les changer en prenant les fonds sur la réserve faite à cet effet. Nous indiquons clairement aux enseignants que c’est la dernière fois que KAURI s’investit et qu’il faut réfléchir pour prévoir le futur. Une somme de 1000 F CFA mensuel le (1.50 €) est dès à présent collectée par le directeur auprès de tous les enseignants et sera mise de côté pour le renouvellement des batteries.
La maison des enseignants n’est plus qu’habitée par deux enseignants. Nous sommes obligés de refaire une convention entre eux et Kauri car certaines chambres occupées occasionnellement ne sont pas payées. Le directeur accepte volontiers de signer cette convention qui stipule aussi que les chambres vides ne peuvent être occupées par des bagages de toute sorte.
Il n’y a plus de bureau à la traîne dans la cour de l’école car Malik s’en occupe régulièrement. Les arbres fruitiers poussent bien et l’école reste assez bien entretenue.
3 - A Keur Malobé projet actuel
Les arbres aussi ont poussé. Nous découvrons un jardinet arrosé que par un petit robinet, avec courges, courgettes, salades. Ce qui confirme notre dire : Quand il y a de l’eau, la végétation pousse !
Merci aux élèves qui arrosent régulièrement et aux enseignants qui supervisent.
La cantine reste fonctionnelle. Elle a récupéré quelques chaises offertes par un mécène. Deux repas par semaine y sont fournis.
Nous y organisons notre brocante. En très peu de temps tout est vendu ; la somme de 126.53 € soit 82235 F CFA est donnée pour la cantine de Keur Malobé.
En Novembre prochain, la brocante sera faite à Keur Sountou pour la cantine.
Les femmes nous font une belle réception pour nous remercier d’avoir vendu pour 1200 € de bracelets. Cette somme est leur participation, à côté des cross solidaires et du théâtre du Grall, pour le creusement de leur puits dans leur champ collectif. La fête qu’elles ont organisée est simple. Trois instruments de musique à savoir deux bols en métal, avec un bâton pour l’une, une tong pour l’autre et un bidon en plastique avec un bout de bois. Les femmes dansent, elles me mettent un pagne en tissu, une chasuble et un foulard de tête et m’invite à la danse. La vidéo sera projetée dans les classes qui ont fait le cross car elles m’expliquent que c’est leurs remerciements à tous les élèves pour avoir couru. Un grand moment d’émotion.
Elles ont confectionné des colliers de perles qu’elles me demandent de vendre car elles souhaitent participer à leur alphabétisation en français (choix de langue fait afin de ne pas privilégier une ethnie sur une autre et de mieux aider leurs enfants qui sont scolarisés en langue française). Une belle initiative !
La maison des enseignants est terminée. Les Instituteurs y habitent. Cinq chambres accueillent les enseignants qui paient 6500 F CFA par mois, somme qui revient de droit à la cantine. Une chambre reste libre en attendant le sixième maître. Cette maison s’appelle Mireille BADET, une adhérente qui est décédée et qui était venue allée au Sénégal dans le cadre de nos échanges.
Un diplôme de reconnaissance est offert à KAURI pour tout ce qui a déjà été fait.
Le jardin arrosé matin et soir par les élèves, commence à produire, certes en petite quantité mais il existe. Ce qui montre bien que lorsqu’il y a de l’eau même en petite quantité on peut cultiver !
Les travaux lancés :
1 -Le creusement du puits dans le champ collectif des femmes : Un puisatier et trois hommes, une pelle, un pic, un seau, une corde et le travail de forçat peut commencer. Il va falloir creuser 40 m !
Nous sommes au début de cette aventure, intéressés et surtout admiratifs face à ce travail. Les photos et surtout les vidéos nous permettent de mieux comprendre la technique de construction. Le directeur Ndiogou Ba, nous tient au courant régulièrement de l’avancée du creusement. Le puits sera fini avant l’hivernage (saison des pluies). Les femmes ont participé à hauteur d’un quart du prix du puits, un autre quart par le théâtre du Graal, les cross solidaires des collèges et écoles Françaises, ainsi que KAURI, permettront de finaliser le financement du creusement de ce puits.
2 – L’électrification de l’école
Ndiogou Ba, le directeur de l’école, a trouvé un électricien local pour installer des panneaux solaires et tout le matériel nécessaire pour l’électrification de l’école. Nous avons, après étude et discussion sur le devis, accepté cet artisan.
La lumière a été installée peu après notre départ.
C’est un grand changement pour le village puisque c’est le seul point de lumière.
En dehors des projets, nous sommes retournés au pays BASSARI, à la frontière de la GUINEE KONAKRI, seul endroit où l’on trouve un peu de montagne et une belle cascade !
Mais le pays Bassari ça se gagne : 12 h de voiture ! Nous avons retrouvé Le campement de M. Balingho et son accueil chaleureux. Une troupe de danseurs nous a enchantés à la nuit tombante.
Un beau voyage au sein d’un beau projet ! Merci aux participant(e)s ! Marie-Paule
Compte rendu des trois adhérentes accompagnatrices spécialisées dans les soins
Visite de l’hôpital de Nioro du Rip
Nous avons eu la chance de pouvoir nous entretenir avec Dr Ndoumbé NOW (pharmacienne et directrice adjointe).
Préalablement nous avons pu rencontrer l’ophtalmologiste et l’assistant social. Nous avons pu leur remettre des médicaments sous ordonnance et des lunettes correctrices.
La directrice adjointe nous a expliqué les différents niveaux d’établissements. C’est un système pyramidal.
Composition de l’hôpital
L’hôpital est composé :
- d’un service d’hospitalisation de médecine générale de 18 lits (chambres triples). Ils sont actuellement en train d’aménager des chambres privées
- d’une maternité
- d’un service de pédiatrie
- d’un laboratoire
- d’un service de consultations dentaires et ophtalmiques
- d’une pharmacie
- d’un bloc opératoire dont ils sont très fiers mais fermé faute de praticien
- d’un centre ado jeune pour des actions de prévention qui travaille en collaboration avec le club Village Vacances Famille
Financement
Le financement est assuré par l’Etat, le comité de santé, la ville (pour les médicaments) et par différents partenaires. Il existe des mutuelles qui prennent en charge une partie des soins. Le coût d’une mutuelle est < 10000 FCFA/an (environ 15 €).
L’Etat assure la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans, les personnes de plus de 60 ans et les femmes césarisées.
Le ticket modérateur est de 1000 FCFA.
Repas
Les familles apportent les repas. L’hôpital n’assure que le suivi et les soins.
Visite du poste de santé de Keur Sountou
Nous avons pu accompagner les professionnelles du poste de santé (une sage-femme et une infirmière chef de poste) à l’occasion des consultations gratuites organisées pour la journée de la femme. Cette journée a été très dense pour les professionnelles, les consultations se sont achevées à 22h.
Nous avons donc décidé de revenir à un autre moment pour donner les médicaments et le matériel médical apportés de France et nous entretenir avec elles.
L’infirmière chef de poste et la sage-femme sont rémunérées par l’Etat (actuellement elles n’ont pas reçu de salaire depuis 3 mois). Les deux matrones (femmes du village qui aident la sage-femme), le gardien, les deux AS-aide (aides-soignants) et le dispensaire (préparateur en pharmacie) sont financés par les recettes des médicaments vendus au poste de santé.
Nous avons pu constater que les locaux étaient propres malgré la poussière environnante.
Les réajustements demandés lors de la dernière visite de Kauri ont été appliqués. Reste néanmoins des difficultés sur la réalisation de soins stériles faute de matériel à usage unique et de stérilisation.
Nous avons trouvé une équipe très investie dans leur travail et auprès de la population concernée.
Un grand merci à Marie Paule et Roland pour nous avoir fait découvrir le Sénégal et surtout ses habitants. Un séjour inoubliable où la Téranga a pris tout son sens !
Ariane, Céline et Chloé
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